Numéro thématique : Anthroplogie 2.0 ? L’Ethnographique par-delà l’anthropologie
Comptes rendus critiques et Essais bibliographiques
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Anthroplogie 2.0 ? L’Ethnographique par-delà l’anthropologie
Date limite de réception des soumissions : 1er avril 2010
Sous la direction de Phillip Rousseau et Kiven Strohm
Ce numéro vise à confronter les récentes tentatives de reconfigurations de l’ethnographique en anthropologie à divers usages et interrogations similaires au sein d’autres champs académiques et de certaines pratiques sociales contemporaines. Si les dernières années ont été particulièrement fertiles en ce qui concerne les réévaluations de la place, du rôle et de la forme de l’ethnographique au sein de l’anthropologie, les réflexions ont surtout porté sur les développements inhérents à la discipline. L’objectif visé ici est d’aborder le problème prégnant de l’ « ethnographique » par-delà le seul cadre disciplinaire. Trois axes de réflexion nous paraissent particulièrement aptes à jeter les bases d’une telle réinsertion des problématiques disciplinaires dans un contexte élargi :
1. Aborder les transformations ayant affecté la pratique ethnographique au cours des dernières années et la
manière dont ces reconfigurations s’inscrivent dans le champ anthropologique (par exemple, l’ascension de
l’importance de la collaboration, tout comme certaines conceptualisations: le para-ethnographique, le
« collaboratory », etc.).
2. Illustrer et penser les divers emprunts et usages, par d’autres disciplines ou pratiques sociales, de
l’ethnographique au sens large. Si l’art et la publicité semblent particulièrement favorables à de tels
« emprunts » méthodologiques à l’anthropologie, il appert que les politologues et même les militaires y puisent
également des moyens pour atteindre leurs fins. Il s’agit donc ici d’explorer le rôle et la place revenant à
l’ « ethnographique » dans de tels contextes habituellement perçus comme étant, a priori, non-anthropologiques.
3. Confronter les récentes reformulations épistémologiques qui semblent propres à l’anthropologie à des réflexions
provenant de champs hétérogènes. Si la relation entre chercheur et informateur et l’importance accordée à des
concepts tels que collaboration, participation, intervention, intersubjectif ou communication sont au cœur des
tentatives de refondations contemporaines de l’ethnographique au sein de l’anthropologie, elles semblent
également un point de mire à l’extérieur de celle-ci. En esthétique et en publicité par exemple, l’art relationnel ou le « collaborative marketing » sont également des tentatives de convergence entre des pôles (artiste/spectateur, émetteur/récepteur, etc.) traditionnellement perçus comme étant distancés. Cette volonté de minimiser une telle polarisation rappelle les récentes tentatives anthropologiques pour rapprocher à leur tour chercheurs et informateurs. Ces reconfigurations non-anthropologiques sont-elles comparables aux développements récents en anthropologie et si oui, comment ? Ont-ils quelque chose à apprendre à l’anthropologie ou doit-elle s’en méfier ?
Alors que le premier axe cherche à motiver le débat épistémologique au sein même de l’anthropologie, les deux derniers axes se veulent une invitation aux non-anthropologues afin de placer côte à côte des réflexions similaires provenant de champs diversifiés (et ce, même si celles-ci ne traitent pas directement des développements récents en anthropologie). La juxtaposition, au sein d’un même numéro, de ces trois axes permettra minimalement d’établir un état des lieux que nous espérons, sinon exhaustif, du moins élargi, en confrontant les soubresauts épistémologiques et méthodologiques propres à l’anthropologie à l’aune d’une contemporanéité qui la déborde évidemment.
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